Plan « Filles et Maths » 2025 : Un levier pour l’égalité et l’avenir scientifique de la France

Introduction

En mai 2025, le ministère de l’Éducation nationale a présenté un ambitieux programme baptisé « Plan Filles et Maths », avec pour objectif de lutter contre la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques, notamment les métiers de l’ingénierie et du numérique. Ce plan décline une stratégie globale fondée sur la formation des enseignants, la valorisation des parcours scientifiques féminins et des objectifs chiffrés pour atteindre une véritable mixité dans ces secteurs.

Une sous-représentation persistante des filles dans les sciences

Malgré une parité presque parfaite au début de la scolarité, les choix d’orientation montrent une fracture nette au moment du lycée : seulement 42 % des filles choisissent la spécialité mathématiques en terminale. Ce déséquilibre se renforce ensuite dans l’enseignement supérieur, où les filles ne représentent que 25 % des étudiants dans les formations menant aux métiers d’ingénieur et du numérique. Un chiffre déconcertant, resté stable depuis deux décennies.

Conséquences économiques et sociétales de l’inégalité

Ce manque de représentation a des conséquences économiques directes. Les filles, plus souvent orientées vers des carrières moins rémunérées, contribuent à un écart salarial persistant de 14,2 % à temps de travail égal entre hommes et femmes. En parallèle, la pénurie de compétences dans les métiers scientifiques pèse sur l’économie française : plus de 20 000 ingénieurs et 60 000 techniciens manquent chaque année pour répondre aux besoins du marché.

Axe 1 : Former et sensibiliser les personnels éducatifs

Le premier levier du plan vise à former les enseignants pour identifier et combattre les stéréotypes de genre.

Sensibilisation obligatoire dès 2025

Dès la rentrée 2025, tous les enseignants suivront une formation de deux heures obligatoires sur les biais de genre. Ces sessions seront animées par des formateurs spécialement préparés.

Plan de formation pluriannuel

Un dispositif plus large prévoit de former tous les professeurs des écoles et enseignants de mathématiques sur plusieurs années, en s’appuyant sur les expérimentations réussies menées ces dernières années.

Charte contre les stéréotypes

Une charte de vigilance sera affichée dans chaque salle des professeurs, rappelant les comportements à adopter pour éviter la reproduction des inégalités.

Axe 2 : Renforcer la place des filles dans les filières scientifiques

Le plan prévoit des mesures concrètes et chiffrées pour favoriser l’accès des filles aux filières scientifiques.

Objectif chiffré : +30 000 filles en maths d’ici 2030

Dès 2025, les établissements viseront 5 000 filles supplémentaires chaque année dans la spécialité mathématiques, avec un objectif cumulé de 30 000 filles supplémentaires d’ici 2030. Cette cible sera inscrite dans les objectifs des chefs d’établissement.

Classes à horaires aménagés

Des classes à horaires adaptés en mathématiques et sciences seront créées en 4ème et 3ème dans cinq académies pilotes dès 2025, avec un minimum de 50 % de filles. Une généralisation est prévue pour 2026.

Diversification en CPGE

Les classes préparatoires scientifiques (CPGE) devront compter au moins 20 % de filles en 2026, et 30 % en 2030. Le plan vise aussi à nommer 30 % de nouvelles enseignantes dans ces filières.

Axe 3 : Susciter des vocations et ouvrir les horizons

La troisième dimension du plan vise à inspirer les élèves grâce à des modèles féminins du monde scientifique.

Rencontres avec des femmes scientifiques

Des rencontres systématiques avec des femmes scientifiques seront organisées pour les élèves de la 3e à la terminale. Ces interventions présenteront des parcours inspirants, réalisables et variés.

Expérimentation en 2025, généralisation en 2026

Une première phase de test aura lieu en 2025 avant un déploiement à l’échelle nationale l’année suivante.

Une démarche globale pour la mixité

Ce plan ne se limite pas à l’école. Il mobilise la communauté éducative, les familles et les collectivités locales, dans une logique d’ensemble visant à déconstruire les représentations genrées. En agissant sur les mentalités, les pratiques et les structures, le Plan Filles et Maths entend construire une société plus équitable et compétitive.

Conclusion

En mettant en place un ensemble cohérent de mesures structurelles, le Plan Filles et Maths 2025 s’affiche comme une réponse ambitieuse à un double enjeu : l’égalité entre les sexes et l’adéquation des compétences aux besoins du pays. En valorisant les compétences scientifiques féminines, la France entend redonner un nouveau souffle à ses ambitions économiques et sociétales.

Sources : https://www.education.gouv.fr/communique-de-presse-plan-filles-et-maths-450370